Le récent sommet tenu à Lomé, sous l’égide du président togolais Faure Gnassingbé, marque un tournant dans la diplomatie africaine pour la résolution du conflit dans l’Est de la RDC.

En réunissant les facilitateurs des processus de Nairobi et de Luanda, l’Union africaine cherche à sortir de la fragmentation des initiatives de paix et à créer un cadre unifié et cohérent.

Une démarche saluée pour sa volonté de renforcer l’efficacité diplomatique sur un dossier aussi complexe.

Les anciens chefs d’État présents, dont Olusegun Obasanjo, Uhuru Kenyatta et Catherine Samba-Panza, ont affiché une rare unanimité sur la nécessité d’harmoniser les efforts.

La coexistence de plusieurs formats de négociation a souvent été dénoncée comme un facteur d’inefficacité, voire de confusion. En prônant une démarche intégrée, les facilitateurs entendent éviter les doublons et les contradictions diplomatiques qui ont, jusqu’ici, freiné les avancées concrètes.

L’enjeu central de cette fusion est d’aboutir à une parole unique, appuyée par toute l’Afrique, pour contraindre les parties au conflit à des concessions sérieuses.

La République Démocratique du Congo et le Rwanda sont appelés à s’engager sincèrement dans ce nouveau cadre, avec le soutien des institutions régionales comme la CAE et la SADC.

Ce changement de cap pourrait aussi repositionner l’Afrique comme actrice principale de la résolution de ses propres conflits.

Si la fusion des processus peut renforcer la diplomatie africaine, son succès dépendra aussi de la capacité des médiateurs à faire entendre leur voix face aux dynamiques militaires sur le terrain.

À ce stade, les armes parlent toujours plus fort que les mots. Il reste à espérer que cette volonté d’unité diplomatique se traduise rapidement en avancées tangibles pour les populations meurtries.