Alors que la ville de Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo, fait face à une crise sécuritaire persistante, un phénomène alarmant s’installe dans la commune de Bagira. 

Par Christian Mufungizi

De nombreux enfants, parfois âgés de moins de 13 ans, se retrouvent livrés à eux-mêmes. 

Délaissés par leurs familles, elles-mêmes en difficulté depuis la prise de la ville en février dernier par l'AFC/M23, ces jeunes n’ont d’autre choix que d’abandonner les bancs de l’école pour effectuer des travaux manuels. 

Il s'agit notamment le lavage des véhicules dans des conditions sanitaires préoccupantes.

Ces enfants, victimes collatérales de l’instabilité, utilisent l’eau sale des caniveaux pour nettoyer les voitures, s’exposant ainsi à des risques sanitaires majeurs. 

Ils ramassent également des débris métalliques pour les revendre, dans une tentative désespérée de survivre au quotidien. 

En l'absence d'encadrement parental ou institutionnel, beaucoup sombrent dans la rue, où les tentations de la drogue et d'autres dérives les guettent. 

Cette situation dramatique révèle un abandon flagrant de leur droit à la protection, pourtant garanti par la Convention internationale des droits de l’enfant.

Face à cette détresse silencieuse, l’urgence d’une mobilisation s’impose. Les ONG, les autorités locales et les communautés doivent conjuguer leurs efforts pour prendre en charge ces enfants vulnérables, les réintégrer dans un cadre éducatif et leur offrir un avenir digne. 

Car au-delà de la crise sécuritaire, c’est l’avenir même d’une génération qui se joue dans les rues de Bagira.