En République Démocratique du Congo, les enseignants se retrouvent souvent au cœur d'une crise systémique qui impacte non seulement leur profession. Mais également leur qualité de vie. 

Par Eugide Abalawi N.

Dans des témoignages poignants, ils révèlent un quotidien marqué par des conditions de travail précaires, des salaires peu enviables et des infrastructures scolaires défaillantes. 

"Beaucoup d'entre nous peinent à boucler leurs fins de mois, et cette insécurité financière entrave non seulement nos propres besoins, mais aussi ceux de nos familles", regrette le prof Jean B. 

Un Bosco M. un enseignant du secondaire de renchérir :

"Les longues heures consacrées à l'enseignement, souvent sans rémunération adéquate, mettent à jour une passion indéfectible pour l’éducation qui est malheureusement mise à mal par un environnement hostile".

Les défis auxquels les enseignants font face s'accompagnent de lourdes conséquences psychologiques. 

De nombreux éducateurs témoignent d'un stress constant, d'une fatigue chronique et d'une anxiété accrue liée à leur incapacité à subvenir aux besoins fondamentaux de leurs enfants. 

"Le manque de reconnaissance et de valorisation de notre métier ne fait qu'intensifier ce sentiment d’abandon. Les enseignants sont souvent pris entre leur engagement pour l'éducation et leurs réalités économiques, une dualité qui peut engendrer un profond malaise et un désenchantement envers leur vocation", décrit Hubert L., enseignant d'une école primaire.

Et Damien, directeur d'une école privée témoigne :

"La précarité de notre situation nourrit un cercle vicieux où l'épuisement professionnel se heurte à la nécessité absolue de continuer à transmettre des connaissances aux jeunes générations".

Dans ce contexte difficile, les enseignants appellent à une réforme urgente de leur statut et à une valorisation de leur rôle dans la société. 

"Nous souhaitons que les autorités prennent conscience de notre lutte quotidienne et des sacrifices que nous faisons pour éduquer la jeunesse du pays", lâche laconiquement Mme Thérèse, enseignante dans une école publique. 

Et sa collègue Anne d'ajouter :

"En proposant des solutions concrètes, comme une revalorisation de nos salaires et une amélioration des conditions de vie, les enseignants espèrent redynamiser leur vocation et retrouver un semblant de sérénité". 

Les voix de ces éducateurs, empreintes de courage et de résilience, doivent être entendues et prises en compte pour bâtir un système éducatif digne de ce nom en RDC.