Les parents d’élèves à Bukavu sont confrontés à une situation économique alarmante dans le cadre du paiement des frais scolaires. 

Par EUGIDE ABALAWI N.

La majorité perçoit leur revenu en francs congolais, alors que les écoles exigent souvent le paiement en dollars américains ou l'équivalent à un taux défavorable. 

Actuellement, les taux pratiqués varient entre 3400 et 3500 FC pour un dollar, ce qui rend la charge plus lourde pour les ménages.

Ce taux de change informel est souvent décidé par les écoles elles-mêmes, sans régulation étatique. 

À cela s’ajoute la difficulté d’accéder aux devises, car les services de retrait en mobile money prélèvent une commission pouvant aller jusqu’à 10% du montant. 

Les parents qui n’ont que des dollars dans leur compte sont ainsi pénalisés s’ils veulent les retirer pour payer les frais de leurs enfants.

Les établissements scolaires justifient ces pratiques par la fluctuation du marché monétaire et la difficulté à gérer les budgets en monnaie locale. 

Pourtant, cette pratique crée une pression injuste sur les familles, qui peinent déjà à subvenir aux besoins de base. 

Certains parents sont contraints d’endetter leurs enfants à l’école, avec des conséquences sur leur scolarité.

Face à cette réalité, plusieurs voix s’élèvent pour appeler les autorités à intervenir. L’État devrait harmoniser les mécanismes de paiement scolaire, fixer un taux officiel équitable et encadrer les pratiques des établissements. 

Le silence des autorités face à cette situation fragilise encore plus l’accès à l’éducation pour les jeunes du Sud-Kivu.