EDITION DU DIMANCHE DU 18 MAI 2025
Tout Gabon s’agite et se pose des questions sur ce départ en catimini qui s'aparente à une fuite à l’anglaise du président déchu Ali Bongo et sa famille . Selon les faits , tout a dû se passer fort discrètement dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 mai. Ainsi , l’ancien président Ali Bongo que l’on sait malade et qui était toujours en résidence surveillée, son épouse Sylvia , récemment autorisée à quitter sa prison , et leur fils aîné Nourredine se sont retrouvés sur le sol angolais. Par la suite ,c’est seulement le vendredi 16 mai que les gabonais ont découvert l’information sur la page Facebook du président angolais Joao Lourenco ! Un coup dur porté à la crédibilité de la justice gabonaise !
Départ arrangé , assurément avec l’accord du président gabonais Brice Oligui Nguema et son homologue angolais pour le premier point de chute de ce qui pourrait passer pour du pur roman policier. Or , même à ce jour, du côté officiel gabonais, aucun communiqué n’en fait cas. Seul le procureur , a déclaré comme explication, que la justice avait décidé de leur accorder une liberté provisoire, notamment pour raison de santé! Et, s’est-il empressé d’ajouter que la procédure judiciaire entamée contre l’ex première dame gabonaise tient toujours et que le procès aura bien lieu. Il reste à savoir ,secret de polichinelle , si cette famille remettra de sitôt les pieds sur le sol gabonais. Il y aura peut-être bien leurs avocats au procès ...Le traumatisme qu’ils ont connu et les sérieux griefs qui pèsent sur eux ne vont certainement pas les encourager à tenter le diable! Car comme on le sait , tenue par le pouvoir , la justice fait souvent piètre figure !
Pourquoi les gabonais se trouvent-ils mal face à ce scénario mal cousu ? Pensent-ils réellement que le président Brice Oligui Nguema allait risquer sa réputation après son élection? Cette famille devait de toute façon quitter un jour ou l’autre le territoire pour qu’il ait les coudées franches. Les faire condamner tôt ou tard pour leurs égarements et les garder sur place n'aurait fait que mettre au frigo un gros problème. N'oublions pas leurs liens familiaux .En effet, la mère du président Brice est cousine à la mère du feu président Omar Bongo.
Devrait -on alors interpréter ce départ comme un arrangement familial dans une cause où l'Etat s'est impliqué ? C'est cela pensons-nous qui crée le malaise et donne une mauvaise image de deux poids deux mesures de la justice gabonaise. Sans doute, en RDC on s'en étonnerait fort peu . Car à maintes reprises des prisonniers à cravates politiques ont été retirés de leur prison pour des soins à l'étranger. Ce qui choque les gabonais , ce n'est pas l'humanité du geste, bien au contraire ,mais l'exécution de la procédure décidée dans le secret. .Ils ont l'impression que Brice protège son clan et que les siens ont toujours droit à des privilèges alors qu'il prône l'Etat de droit! .Ça y est ! la famille d'Ali Bongo a bénéficié d'un régime de faveur en tant qu'ancien chef d'Etat bon gré mal gré. Chose qui n'arriverait pas au gabonais lambda.
Mais , vous imaginez sans doute l'embarras du président gabonais qui avait initié ce procès pour servir d'exemple après son coup d'Etat. A présent, en dépit de tout, il faut que le pays aille de l’avant, dans l’unité de la nation et non dans l’ambiance partisane démobilisatrice des procès à l'issue incertaine.Cette affaire restait donc un caillou dans sa chaussure ! Devrait-on en informer la population avant ? Ça aurait peut être compliqué les choses du point de vue de la sécurité de cette famille. Car qui sait ? Et puis tout le monde n’aurait pas approuvé . D’où à grands maux, il a choisi le remède qui fait aparemment le moins mal! Mais cela pourrait un jour lui être retourné par ses adversaires politiques!
Actuelement ,quant à la destination finale de cette famille, on l’ignore encore . Car à nos yeux, Luanda ne serait qu’un transit, une étape. Va t-il poser ses valises à Paris , peut-être, où Ali Bongo a passé toute sa jeunesse...
Le sort d’anciens chefs d’Etat qui ont mal gouverné et détourné les fonds publics devrait faire réfléchir plus d’un qui y sont ou aspirent ,avec légèreté , à ce poste de haute responsabilité tout en négligeant le code éthique .
Personne n’est au-dessus de la loi , devrait -on afficher au mur de leurs cabinets de travail à la place de décorations et mille bibelots inutilement flatteurs. Ne dit-on pas chez nous : « La nuit a beau être longue mais le jour finit toujours par arriver » .Certes, on peut tromper un peuple un jour , surtout au début de son mandat , mais à l’usure les masques tombent, et la redevabilité qu’on négligeait vous rattrape violemment.
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