Depuis le début de l’année, le territoire de Fizi, au Sud-Kivu, fait face à une catastrophe naturelle d’une ampleur dramatique. Plus de 20 000 habitations ont été englouties ou sévèrement endommagées par la montée des eaux du lac Tanganyika, principalement entre les localités de Makobola et Lusenda. Ce phénomène, alimenté par des pluies anormalement abondantes, transforme un problème environnemental en une véritable crise humanitaire.

Les riverains, déjà fragilisés par des conditions de vie précaires, se retrouvent désormais sans abri, exposés aux intempéries et sans accès sécurisé à la nourriture ou aux soins. La désolation est visible dans chaque village : maisons effondrées, écoles abandonnées, terres agricoles inondées. Antoine Kaliata, responsable des actions humanitaires dans la région, tire la sonnette d’alarme face à l’ampleur du désastre, appelant à une mobilisation urgente.

Cette situation a également bouleversé l’économie locale. Avec la destruction des greniers et la difficulté d’accès aux routes commerciales, les prix des produits de première nécessité ont flambé. Riz, farine, huile et savon sont devenus des luxes inaccessibles pour une grande partie de la population. Les marchés, vidés ou inondés, témoignent du désarroi des commerçants comme des consommateurs.

À Fizi, le lac Tanganyika n’est plus seulement une richesse naturelle ; il est devenu une menace. Les autorités locales, les humanitaires et les populations sinistrées lancent un cri de détresse : sans une intervention rapide et coordonnée, cette crise pourrait engendrer une vague de famine, d’exode et de pertes humaines plus lourdes encore.