Ce dimanche de Pâques 2025, les rues de Bukavu, habituellement animées par l'effervescence des célébrations, semblent empreintes d'une mélancolie palpable. 

✍Eugide Abalawi Ndabelnze

Dans de nombreux ménages, le manque de moyens financiers empêche les familles de se livrer aux traditions habituelles de cette fête chrétienne. 

Les marchés, qui d'ordinaire regorgent de produits festifs, affichent des étals moins fournis et des prix qui, hélas, font l'objet de multiples commentaires. 

"Nous avons plus de raisons de prier ce dimanche que de célébrer, car la vie devient de plus en plus difficile", témoigne une mère de famille, visiblement préoccupée par l'avenir de ses enfants.

Les discours des habitants révèlent non seulement une résilience face aux défis économiques, mais également une forte volonté d'unité en cette période de crise. 

"Pâques est toujours un moment sacré pour nous, nous ferons avec ce que nous avons, même si c’est peu," exprime un père de famille qui a réussi à rassembler des oeufs de Pâques faits maison pour ses enfants. 

Dans les églises, la ferveur spirituelle compense le manque de festoiements matériels, et les fidèles se rassemblent pour partager des prières et des chants qui renforcent leur esprit de communauté. 

"Ce qui compte vraiment, c'est notre foi et notre capacité à rester solidaires pendant des moments difficiles", ajoute une enseignante, avec conviction.

La solidarité devient alors le mot d'ordre, avec des initiatives locales qui émergent pour aider les plus démunis. Des voisins se regroupent pour partager des repas simples, créant un esprit de partage. 

"Il n'est pas nécessaire de manger en abondance pour célébrer Pâques. L'essentiel, c'est d'être ensemble", affirme un jeune homme qui a organisé un repas communautaire. 

Cette solidarité se transforme en un véritable antidote à la tristesse provoquée par la précarité. Les habitants de Bukavu semblent redécouvrir la valeur des liens humains face à l'adversité.

Dans un élan d'optimisme, certains souhaitent que cette période de Pâques puisse être un catalyseur de changement. 

"Ce sont des moments comme celui-ci qui nous rappellent l'importance de la résilience et de la communauté. Nous aspirons à un avenir où nos enfants pourront célébrer cette fête sans souci", conclut une dirigeante d'association locale. 

Alors que la misère se mêle à l'espoir, le peuple de Bukavu semble déterminé à transformer cette Pâques en un symbole de force et de solidarité, illustrant parfaitement la devise : ensemble, nous sommes plus forts.