EDITION DU JEUDI 22 MAI 2025
Comme on s’y attendait les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont approuvé le 17è paquet de sanctions contre la Russie . Ceci, soit dit, pour prétendument pousser Vladimir Poutine à accepter un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours en Ukraine que Kremlin avait déjà rejeté .
Ce nouveau paquet de sanctions comme on peut le voir est une stratégie d'asphyxie de l’économie russe sinon visant à l’amenuiser.
D’où ces sanctions ciblent principalement 189 nouveaux navires "fantômes" utilisés pour contourner les sanctions déjà en place sur les exportations de pétrole russe. Ce qui fait monter le décompte à 350 navires fantômes environ de cette flotte ciblés par l’UE.
A cela s’ajoute un gel des avoirs ainsi qu’une interdiction de voyage à plusieurs responsables, ainsi qu’à un certain nombre d’entreprises russes.
Suite à cela , la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas a déclaré : « Bien que le président Vladimir Poutine feigne un intérêt pour la paix, d’autres sanctions sont en préparation. "Les actions de la Russie et ceux qui les facilitent auront de graves conséquences", a-t-elle prévenu. Propos confirmés par Ursula von der Leyen après son entretien téléphonique avec le président ukrainien Zelensky . Aussi a -t-elle annoncé: « Un dix-huitième paquet est en cours de préparation, avec de nouvelles sanctions sévères. Il est temps d'intensifier la pression sur la Russie pour obtenir un cessez-le-feu" .
Mais, contre toute apparence, ces décisions difficiles d’application comme le reconnaît la haute représentante Kaja Kallas ne trouvent point écho ni en Hongrie qui s’y oppose ni surtout pas chez le président Trump , qui en homme d’affaire avisé, temporise.
Pour le président Trump, il sait que son pays ,comme il l’a affirmé ces temps derniers , devrait reprendre langue avec la Russie avec qui il a des projets de coopération notamment comme ça a été dit sur les minerais et terres rares de l’Ukraine très convoitées par les deux puissances. Façon aussi pour les Usa d'isoler la Chine vers laquelle la Russie s'est beaucoup rapproché depuis la guerre d'Ukraine et les sanctions. Mais, à regarder de près ,l’expérience sous la dernière législature nous renseigne mieux sur la position américaine : «.… c'est que les sanctions ont été très inefficaces sous l'administration Biden, parce qu'elles ont été maintenues à un niveau bas par crainte d'une hausse des prix du pétrole sur le marché intérieur", a déclaré dimanche Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor. Par contre Trump lui-même a baissé la garde après son entretien téléphonique lundi dernier de deux heures avec le président Poutine.
C ‘est ainsi que , contrairement à sa menace d’avant tant espérée par l’UE , de "serrer la vis à l’économie russe pour une trêve temporaire ", il a bien déclaré après cet échange qu'il n'imposerait pas de nouvelles sanctions contre le Kremlin sous réserve qu’il allait y avoir des progrès tangibles. Ce qui risque fort d’anéantir l’examen des sanctions soutenu par Kyiv, les pays nordiques et les pays baltes.
Mais un autre point de discorde sépare littéralement les alliés transatlantiques , c'est leur vision d'après guerre. Donald Trump a pour sa part exprimé son désir de reprendre les relations économiques avec la Russie, ce qui pourrait se produire une fois les sanctions levées. De leur côté l’Ue semble unanimement déterminée à ce que cette levée ne se fasse que quand la Russie aurait retiré ses forces militaires de l’Ukraine et qu’une paix durable se sera installée .
Pour les européens les avoirs russes gelés d’une valeur de 210 milliards d’euros devraient être utilisés pour payer les réparations de guerre en Ukraine. L’UE espère voir d’ici fin 2027 une baisse remarquable des échanges commerciaux avec la Russie sinon une sortie totale des énergies russes.
On assiste ici à une démarche opposée et incertaine de fermeture des pays membres de l’UE qui assistent dépassés à l’horizon d’une Europe déchirée ,incertaine, réduite à s’empêtrer dans ses propres contradictions et crises multiformes qu’elle n’a pas su anticiper. Par contre ,on voit par ailleurs, les Etats-unis, de leur côté ,comme un navire en pleine tempête qui s’adapte au courant de l’océan au lieu de lui résister. En effet, ils militent pour la Real politik comme garantie de leur avenir . Ils peuvent ainsi avec l’exploitation de pétrole de schiste qui en 2023 se chiffrait en 3073,3 millions de barils se vanter de plus d’indépendance face à l’importation du pétrole. Ils sont même devenus le premier producteur de pétrole au monde devant l’Arabie saoudite.
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