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Edition du jeudi 22 mai 2025

Odeur de détournement de 39 millions USD : Une commission spéciale pour auditionner Mutamba

Dans les méandres obscurs de la politique congolaise, l'affaire du ministre d'État en charge de la justice, Constant Mutamba, qui se retrouve au cœur d'un réquisitoire du procureur général Firmin Mvonde, illustre parfaitement l'odeur nauséabonde de la corruption qui semble imprégner chaque recoin du pouvoir. 

Par LBN

 

La somme présumée de 39 millions USD, censée financer la construction d'une prison à Kisangani, devient le symbole d'un détournement vicieux qui s'ancre dans des pratiques gouvernementales devenues cycliques. 

Ce phénomène, à la frontière de l'indécence et de la banalité, nous interroge : comment une telle situation peut-elle encore passer pour la norme dans une République en quête d'intégrité et de transparence ?

Le réquisitoire déposé auprès de l'Assemblée nationale ne se limite pas simplement à une accusation d'irrégularités financières. 

Il met en lumière les défauts de procédure qui jalonnent le projet de construction de cette prison. 

Les accusations de Mvonde, qui précise que Mutamba aurait détourné 19 millions USD de Fonds de réparation des indemnisations des victimes des activités illicites de l'Ouganda, s'accompagnent du scandale d'une entreprise nouvellement créée, Zion Construction SARL, favorisée par un processus d'attribution d'appels d'offres forgé dans l'opacité la plus totale.

Au sein de l'Assemblée nationale, l'ambiance est à l'effervescence. Vital Kamerhe, président du parlement, annonce une Commission spéciale pour auditionner le ministre, révélant ainsi l'inefficacité d'institutions censées lutter contre la corruption. 

On pourrait se demander si ces commissions ne sont pas en réalité un simple théâtre politique, orchestré pour donner une illusion de justice. 

 Le temps d'une audition, on oublie les victimes de cette mal gouvernance : les congolais, dont les droits et la sécurité sont constamment sacrifiés sur l'autel des intérêts personnels.

Le fait que le ministre de la justice soit entraîné dans la tourmente des accusations, n’est qu’un écho à une pratique gouvernementale qui se répète : le déni et la distraction face à des enjeux cruciaux. 

Au lieu de clarifier la situation, les responsables choisissent souvent le chemin de la dissimulation. 

Le ministre Mutamba, en plaidant pour la légitimité de son projet, évoque un compte séquestre et la nécessité d'un examen à la primature. 

Pourtant, ces arguties restent vides de sens tant que les milliards de dollars continuent d'échapper à l'État dans un ballet cynique où les profiteurs se succèdent à la barre.

Les débats houleux qui ont lieu au sein de l’Assemblée éclipsent une vérité préoccupante : la gestion des fonds publics en République Démocratique du Congo est devenue un véritable serpent de mer, une problématique à travers laquelle se dessine un paysage désolant, fait de favoritisme et d'inefficacité. 

La responsabilité des élus, censés représenter le peuple et préserver l'intégrité des ressources nationales, est lourdement engagée.

Alors que l'opinion publique s'emballe, galvanisée par les réseaux sociaux, on peine à voir un véritable changement dans la culture de la gouvernance. 

La transparence, que les citoyens réclament à cor et à cri, semble se heurter à des murs d'inertie. 

Ce cycle de détournement devient synonyme de fatalisme, où les actes de malversation qui relèvent d'un scandale évident semblent se banaliser, perdant leur caractère exceptionnel au profit d'une routine.

Ainsi, face à l'ampleur des dénonciations et des accusations, nous devons nous interroger : est-ce le cycle du détournement et de la corruption qui a pris le pas sur la bonne gouvernance ? 

Les odeurs enivrantes de l'argent mal acquis ne devraient plus être considérées comme une réflexion normale du paysage politique. 

Il devient crucial pour les Congolais de faire entendre leur voix, d'exiger des comptes et de porter la lutte contre cette culture de la corruption à l'avant-scène. 

Le changement de cette dynamique n'est possible que si chaque citoyen refuse de céder à l'indifférence. 

C’est un combat qui doit être mené sans relâche, pour qu’enfin, l'éthique et la transparence prennent le pas sur la puanteur du délit.

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