Edition du lundi 19 mai 2025
Il se trame dans les couloirs feutrés de Kinshasa un jeu aussi risqué qu’explosif. La Chambre haute du Parlement s’apprête à examiner, ce jeudi, le réquisitoire de l’auditeur général des FARDC réclamant la levée de l’immunité de Joseph Kabila, ancien président et sénateur à vie.
L’acte est sans précédent, la cible redoutable. Mais la méthode, elle, laisse un goût amer d’improvisation institutionnelle et de calcul politique mal déguisé.
Car selon la loi — précisément l’article 8 du texte du 26 juillet 2018 sur le statut des anciens chefs de l’État — seule la réunion du Congrès, organe mixte réunissant Sénat et Assemblée nationale, est habilitée à trancher sur cette question.
Pourquoi alors s’aventurer en solitaire ? Pourquoi contourner la lettre de la loi si ce n’est pour assouvir une soif de revanche ou jeter un leurre au peuple affamé de justice ?
Ce faux pas n’est pas seulement juridique, il est politique. Et potentiellement explosif.
Trop de régimes africains ont chuté non pour avoir manqué de force, mais pour avoir sous-estimé les conséquences d’un coup de poker institutionnel. Kabila n’est pas un simple sénateur : il est un symbole, un réseau, un poids lourd de l’ombre.
Ouvrir sa boîte de pandore sans le couvercle du consensus, c’est jouer avec le feu, dans une maison déjà pleine de poudre. Le régime actuel, en voulant affaiblir un fantôme, risque d’en réveiller des centaines.
La rédaction
Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions
Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.