Dans de nombreuses sociétés modernes, se laver quotidiennement est devenu un geste presque sacré, associé à la propreté, au respect de soi et des autres. 

Par Eugide Abalawi N.

Pourtant, cette pratique n’est pas universelle ni nécessairement bénéfique pour tous. Selon le dermatologue Dr Alain Kanza, "la peau humaine est recouverte d’un film hydrolipidique protecteur et abrite un microbiome naturel indispensable à sa santé. Se laver trop fréquemment, surtout avec des savons agressifs, peut altérer cet équilibre, provoquer des irritations, voire affaiblir la barrière cutanée."

D’un point de vue médical, se laver tous les jours n’est pas toujours indispensable, surtout pour les personnes qui ne transpirent pas excessivement ou n’exercent pas d’activités salissantes. 

"Il est souvent suffisant de se concentrer sur les zones clés du corps – aisselles, parties intimes, pieds – pour maintenir une bonne hygiène quotidienne", précise le Dr Kanza. 

De plus, dans certaines régions du monde, notamment en milieu rural ou dans des contextes de rareté de l’eau, se laver intégralement chaque jour est simplement irréaliste, sans pour autant entraîner une explosion de maladies cutanées.

Cela dit, l’acte de se laver ne relève pas uniquement de l’hygiène corporelle. Il a aussi une dimension psychologique, sociale et culturelle forte. 

"Dans nos sociétés, se laver chaque jour est souvent lié à l’image de soi, à la fraîcheur et à la dignité", souligne le spécialiste. 

Ainsi, plus qu’un impératif médical, il s’agit d’un choix personnel façonné par les normes sociales, les conditions de vie et les préférences individuelles. 

En résumé : se laver tous les jours n’est pas une obligation pour être en bonne santé, mais cela peut le rester pour se sentir bien dans sa peau et dans la société.