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EDITION DU 30 MAI 2025

Édito : Stop aux sirènes de Mutamba !

Il se croyait au-dessus des lois, Constant Mutamba, ministre de la Justice de la République démocratique du Congo. Avec arrogance, il déclarait récemment n’avoir de comptes à rendre à personne — pas même au procureur de la République. Comme si la fonction ministérielle conférait l’impunité. Comme si la République était à sa merci. Ce sentiment d’intouchabilité, couplé à une communication provocante, révèle un mépris dangereux pour les institutions de l’État de droit.

Tout est parti d’un contrat obscur, signé de gré à gré, sans appel d’offres, avec une entreprise douteuse pour construire une prison à Kisangani. Montant du marché : 29 millions de dollars. Une somme faramineuse, engagée sans transparence, sur base d’une prétendue "autorisation spéciale" dont l’origine reste inconnue. Le plus choquant ? L’argent public aurait déjà été versé sur un compte privé. Cette situation soulève une question simple : à qui profite le crime ?

Le procureur de la République, flairant un détournement de fonds, a saisi l’Assemblée nationale pour obtenir l’autorisation d’ouvrir une instruction judiciaire contre le ministre. Fait rare dans la culture politique congolaise, la chambre basse du Parlement n’a pas tremblé : elle a donné son feu vert, ce jeudi 29 mai 2025. Un signal fort. Un sursaut républicain que beaucoup attendaient depuis longtemps, dans un pays où la lutte contre la corruption reste souvent un vœu pieux.

Il est temps de mettre fin au règne des "sirènes politiques", ces figures bruyantes qui chantent la bonne gouvernance tout en sapant les fondements mêmes de l'État. La justice doit aller jusqu'au bout. Ni son statut ni ses déclarations tapageuses ne doivent lui servir de bouclier. L’exemplarité commence par la redevabilité. Et il est grand temps que ceux qui détiennent le pouvoir apprennent à le craindre autant qu’ils en abusent.

Par la rédaction

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