Il est des moments où la lucidité fait peur. Non parce qu’elle révèle des ignorances, mais parce qu’elle met à nu une vérité terrifiante : certains des esprits les plus brillants sont les architectes du chaos. 

En RDC comme ailleurs, une génération de stratèges politiques, juridiques et médiatiques utilise son intelligence non pour élever la nation, mais pour raffiner l’art de la manipulation, de l’oppression et de la destruction morale. 

C’est l’intelligence au service du mal — et c’est sans doute la forme de trahison la plus pernicieuse.

Il ne s’agit plus de médiocrité au sommet, mais de génies froids et calculateurs, capables de tordre la loi, d’étouffer la presse, de corrompre la vérité avec un raffinement cynique. 

Ces cerveaux brillants qui devraient redresser le pays sont devenus les ingénieurs d’un système toxique, où la répression se pare de légalité, où la censure devient "régulation", et où la dictature avance sous les habits d'une démocratie de façade. 

Le peuple affamé regarde, pendant que les penseurs du régime conçoivent chaque levier de domination avec une précision clinique.

Ce n’est plus la brutalité qui gouverne, c’est la stratégie. Ce ne sont plus les fusils qu’on redoute, ce sont les décrets, les injonctions, les narratifs soigneusement construits par des esprits trop intelligents pour ignorer les conséquences de leurs actes. 

Là réside le scandale : ils savent exactement ce qu’ils font. Et ils le font quand même, par ambition, par vengeance ou par pure jouissance du contrôle.

Mais l’histoire ne pardonne jamais à ceux qui mettent leur intelligence au service du mal. Elle finit toujours par les vomir, les nommer, les juger. 

En attendant, c’est à nous de ne pas confondre intelligence et sagesse, ruse et justice. Car une nation dirigée par des cerveaux sans conscience est plus dangereuse qu’un pays sans leaders du tout.

Par la rédaction