La République Démocratique du Congo, géant d’Afrique centrale, semble chaque jour s’éloigner un peu plus de l’idéal démocratique qu’elle clame pourtant à chaque sommet international. À mesure que les élections se succèdent, l’espoir s’amenuise et le désenchantement populaire s’installe. La démocratie congolaise est aujourd’hui en berne, piégée entre un autoritarisme rampant, une justice sélective, une presse bâillonnée et une société civile progressivement muselée.

Les institutions, censées incarner l'équilibre des pouvoirs, sont devenues l'ombre d’elles-mêmes. Le Parlement, souvent transformé en caisse de résonance du pouvoir exécutif, ne joue plus son rôle de contrepoids. La Cour constitutionnelle, quant à elle, semble davantage préoccupée par la stabilité d’un régime que par la légalité des processus électoraux. Ce glissement progressif vers une démocratie de façade nourrit un profond malaise chez les Congolais, qui voient leur volonté souveraine continuellement trahie par des arrangements politiques opaques.

Plus grave encore, la jeunesse congolaise, longtemps considérée comme le moteur du changement, sombre dans l’apathie ou l’exil intérieur. Le patriotisme est miné par l’absence de perspectives, l’impunité généralisée et le désintérêt flagrant des dirigeants pour le bien commun. Ceux qui osent dénoncer les abus sont réduits au silence, emprisonnés ou contraints à la clandestinité. Dans ce climat délétère, la démocratie congolaise n’est plus qu’un mot creux, vidé de son essence, incapable d’assurer la justice sociale, la liberté et la dignité.

Il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Si la RDC veut éviter de devenir une démocratie de nom et une dictature de fait, elle doit renouer avec les principes fondamentaux de l'État de droit. Cela commence par une presse libre, une justice indépendante, des institutions fortes et un respect strict de la volonté populaire. L’histoire est implacable avec les régimes qui méprisent leur peuple : tôt ou tard, ils s’effondrent. La RDC mérite mieux qu’un simulacre de démocratie. Elle mérite un avenir digne de ses promesses, porté par une gouvernance responsable, au service du peuple et non d’intérêts privés.

La rédaction