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Edition du samedi 21 juin 2025

Crise sanitaire en RDC : le CICR alerte sur une dégradation alarmante au Sud et Nord-Kivu

Une étude récente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), menée entre avril et mai 2025 sur 109 structures sanitaires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dresse un tableau inquiétant de l’état du système de santé dans les zones touchées par les conflits armés en République Démocratique du Congo. L’accès aux soins est devenu extrêmement limité, et la pénurie de médicaments met en danger la vie de milliers de personnes. Voici les trois principaux constats de cette enquête.

Les violences persistantes ont provoqué une hausse spectaculaire des besoins en santé. Selon les chiffres du CICR, plus de 2 350 blessés par arme ont été traités dans les hôpitaux soutenus par l’organisation au cours du seul premier trimestre 2025. Ce chiffre représente une augmentation de 172 % par rapport à la même période en 2024.

Le domaine de la santé mentale n’est pas épargné: les consultations pour les personnes victimes de violences armées et sexuelles ont été multipliées par sept. Cette montée en flèche des besoins s’ajoute à un système déjà affaibli, accentuant encore davantage la pression sur les structures médicales.

Un accès aux soins de plus en plus entravé

Le deuxième constat est la difficulté croissante d’accéder aux soins. Le personnel médical fuit souvent les zones à haut risque, les structures de santé sont fréquemment la cible de pillages ou de destructions, et le transfert des malades et blessés devient un véritable parcours du combattant.

Dans la majorité des établissements évalués, le nombre de consultations pédiatriques a chuté de moitié par rapport à 2024. Encore plus alarmant, l’étude rapporte une multiplication par quatre du nombre de décès signalés, preuve que le système ne parvient plus à prendre en charge les cas critiques.

La pénurie de médicaments a atteint des niveaux dramatiques. Trois structures de santé sur cinq ont été victimes de pillages depuis l’intensification du conflit. L'acheminement des médicaments, déjà compliqué, est devenu encore plus difficile avec la fermeture des aéroports de Goma et Bukavu.

Près de 75 % des structures médicales souffrent de ruptures fréquentes de stock, conséquences à la fois de l’insécurité et de la diminution de l’aide humanitaire internationale. Cette situation aggrave la vulnérabilité de millions de personnes, pour qui les soins de santé deviennent un luxe inaccessible.

Le rapport du CICR révèle une urgence sanitaire qui mérite une attention immédiate des autorités congolaises, des partenaires internationaux et des bailleurs de fonds. Sans un sursaut collectif, la crise risque d’évoluer vers un effondrement total du système de santé dans l’Est du pays, au détriment des populations déjà durement touchées par les conflits.

Article produit dans le cadre du Projet Habari Za Mahali du Consortium RATECO-REMEL avec le soutien de Media4dialogue de la Benevolencja

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