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Edition du samedi 07 juin 2025

Édito : CSAC, que les immatures dégagent !

Il y a des institutions dont la mission devrait inspirer confiance, rigueur et impartialité. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), en République Démocratique du Congo, est censé en faire partie. 

Mais ce que l’on observe sous la direction actuelle du président Bosembe frôle le ridicule et s’enlise dans une dérive inquiétante. 

L’interdiction faite aux médias de citer le nom de l’ancien président Joseph Kabila, sous peine de sanctions, en est la dernière illustration. 

Un acte qui n’a aucun fondement juridique, mais qui illustre plutôt une gestion capricieuse, autoritaire et infantile d’une institution censée être un pilier de la démocratie.

Face à la tempête de critiques, Bosembe a tenté un rétropédalage pathétique en prétendant que ses propos avaient été mal compris. 

Il évoque désormais une interdiction de faire l’apologie du crime – mais de quels crimes parle-t-il au juste ? Aucune précision, aucun cadre légal, juste des insinuations creuses et dangereuses. 

Cette ambiguïté volontaire trahit une volonté de museler la presse et de manipuler l'opinion à des fins politiques. 

Car dans un État de droit, une telle décision devrait être prise collégialement, en plénière du CSAC, et non dans un monologue solitaire qui confine à la dictature institutionnelle.

L’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) ne s’y est pas trompée. Dans une réaction ferme, elle a refusé de reconnaître à Bosembe le droit d’agir en monarque. Le CSAC n’est pas son royaume, et les journalistes ne sont pas ses sujets. 

Même l’Assemblée nationale s’en est émue, convoquant le président du CSAC pour qu’il rende compte de ses agissements. 

Mais là encore, Bosembe s’est illustré par une désinvolture consternante, promettant une plénière “lundi prochain” pour valider ou non sa propre décision déjà prise. Quelle confusion ! Quelle désinvolture !

Le vrai scandale est là : une institution censée réguler, protéger et garantir la liberté de la presse devient un instrument de répression, manipulé par un homme manifestement dépassé par la tâche. 

Le CSAC devient le théâtre d’une infantilisation du pouvoir, où les décisions les plus absurdes sont prises au mépris de la loi, de la logique et du bon sens. 

Comment parler encore d’institution d’appui à la démocratie quand celle-ci agit en marge des procédures et contre l'esprit même de la liberté d'expression ?

Il est temps que cela cesse. Le CSAC doit être réformé, assaini, professionnalisé. Et cela passe, en urgence, par le départ pur et simple de ceux qui, comme Bosembe, n’ont ni la maturité, ni la compétence, ni le respect des règles pour occuper de telles fonctions. 

À ce rythme, ce n’est plus seulement la presse qui est en danger, mais l’idée même d’un État démocratique. CSAC, que les immatures dégagent !

Par la rédaction

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