Dans un contexte de guerre, les journalistes du Sud-Kivu ont rassemblé leur courage pour se retrouver ce lundi 9 juin 2025, autour d’une concertation sans précédent. C’est la première réunion de cette ampleur depuis l’arrivée de l’AFC-M23 dans la région. Et elle marque une étape importante dans la volonté des professionnels de l’information de ne pas baisser les bras, malgré les multiples défis.

Au cœur de cette rencontre, un constat amer : l’accès aux sources d'informations fiables devient de plus en plus difficile. Cette situation met en péril le travail d’investigation, indispensable pour garantir une information juste et équilibrée. Le comité provincial de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) a promis de plaider pour un meilleur accès tout en appelant les journalistes à rester ancrés dans les principes de déontologie.

Les discussions ont également porté sur la réaction des médias locaux au communiqué controversé de Christian Bosembe, président du CSAC. Plusieurs journalistes ont clairement exprimé leur rejet de ce texte, y voyant une tentative de musellement. Dans ce contexte, la responsabilité individuelle du journaliste a été mise en avant : face aux manipulations, aux rumeurs et aux tentations de sensationnalisme, la rigueur, la prudence et la vérification doivent redevenir les piliers du métier. Il ne s’agit pas seulement d’informer, mais de le faire avec discernement, dans l’intérêt de la population.

La réunion a aussi mis en lumière un autre fléau : l’asphyxie économique des médias. Avec la baisse drastique des annonceurs et des soutiens financiers, beaucoup de rédactions luttent pour survivre.

Dans cette période de basse conjoncture, les journalistes du Sud-Kivu ne renoncent pas. Ils cherchent à redéfinir leur posture : ni héros suicidaires, ni porte-voix des puissants, mais sentinelles lucides et déterminées. Leur combat pour une presse libre, responsable et humaine continue, malgré tout.

Par la rédaction