EDITION DU LUNDI 09 JUIN 2025
Le Csac vient de statuer en plénière sur la décision unilatérale de leur président , d’interdire à la presse de relayer les faits et gestes de l’anc. Président Joseph Kabila et de son parti, le PPRD. Et pour mémoire, une mesure analogue du ministre de la Commmunicatioin et medias avait précédemment créé des remous dans les milieux de la presse car elle leur interdisait de traiter les infos relatives à l’Afc/M23, bref les infos de l'Est libéré.
Aussi, aujourdh'ui, le Csac fait mine de réfuter les mesures dites conservatoires de leur président pour motif d’illégalité. Et ses membres votant promettent en lieu et place « une recommandation qui sera faite aux médias de s’abstenir de diffuser des informations concernant les agresseurs du pays et leurs supplétifs. » Qui sont donc ces agresseurs et ces supplétifs en termes clairs ? Ceux avec qui on recherche à Doha la cohésion nationale?!
Aussi, cette nouvelle mesure du Csac à nos yeux transforme juste le crocodile en lézard!
En d’autres mots, ils demandent à la presse de s’auto-censurer en s’interdisant de faire son premier devoir d’informer le public. Depuis quand donner une information constitue une faute , car tout dépend de l’angle sous lequel l’information est traitée! Il ne s'agit point ici de divulgation de renseignements militaires ni de secrets d'Etat que l'on sache !
Pourquoi ne peut on pas faire correctement les choses à tout niveau de prise de décision pour que dans ce pays la normalité ne soit entachée d’aucune ambiguïté continuelle?
A quoi serviraient donc toutes ces institutions si les justiciables ne trouvent que langue de bois?
Et que donc prévoient les règlements d’ordre intérieur de cette institution d’Etat dans ce cas de dérive manifeste de son président? Assurément, il faudra à ce conseil une autre plénière pour statuer sur le cas alors que la dérive autoritaire de leur président est une lapalissade!
Ainsi pour meubler les jours des congolais tiraillés par des préoccupations existentielles , on les amène dans des foires de distractions houleuses ,pompeuses à souhait ! Excusez du peu! Rien de nouveau sous le soleil ! C'est hélas encore une fois le cas de le dire à l'envi!
Dans le cas d’espèce, le Csac qui rejoint le discours propre à la sphère politique des gouvernants d’aujourd’hui ,ne va t il pas le regretter un jour face à la restriction des libertés constitutionnelles dont celle de la presse qu’elle asphyxie , alors qu’elle est censée la protéger becs et ongles ?
La sémantique de Kinshasa a du mal à trouver une assise juridique solide ,sinon des effluves d’une Constitution à qui on fait tout dire .Rien que pour faire de la politique! Et ça nous ramène à la comparaison que l’on fait ces derniers temps de la guerre opposant la Russie à l’Ukraine. Là ,fait inédit , ce sont les pays de l’UE qui ont pris position avec une batterie de décisions directes contre la Russie et indirectes contre tout pays qui traiterait avec elle, dans l’ espoir que cela la ferait plier . Mais , on en connaît les résultats : la Russie ne plie pas et la guerre continue! Qu'en sera -il des tergiversations du pouvoir de Kinshasa pour la RdC? A quand la paix?
A notre avis, quand il faut juger entre le bien et le mal , on ne peut condamner l’extrême illégalité pour abonder dans le même sens , même si on le fait de façon détournée.Personne n'est dupe!
Car la justice avec sa balance ne retrouve son équilibre que lorsque la partie lésée a trouvé son compte. Autrement, si l’on veut redresser les torts , il ne faut jamais caresser le délinquant dans le sens du poil.
Le résultat devant l’opinion ,c’est le discrédit populaire de cette justice inefficace et inique , à deux poids deux mesures! Or la limitation de la liberté de la presse est fatale et exceptionnelle , comme en droit pénal , la privation de la liberté par la saisie au corps . C’est une des garanties d’un état démocratique.
Si ce n’est que pour cautionner la politique du régime actuel sans le dire ouvertement, leur plénière n’a accouché que d’une souris. Et c’est un secret de Polichinelle que cette qualification fourre-tout "d’agresseur "utilisée ici, ou même de terroriste, ne dessert aucunement les intérêts de la république mais d'un pouvoir aux abois . C'est ainsi qu'on accuse le chien de rage pour le trucider ! Rien de plus ! Et ça tangue d’un horizon à l’autre , à l’ouest comme à l’est du pays ,comme un navire en pleine mer.
En l’occurence, pour le cas de Joseph Kabila, où le dossier préfabriqué s’appuie sur des allégations ou des présomptions sans preuves réfutables, l’on est en droit de se demander à quand la suite? Un procès du présumé innocent ou un classé sans suite de facto?!...
C’est donc le résultat médiocre d’une plénière frileuse à laquelle on a assisté ce jour. Plus transie de peur du pouvoir dictatorial qui l’a constitué alors qu’en messe basse , ils le condamnent !!
C’est à croire qu’on est en face d’un Csac frileux, plus soucieux de ne pas rompre l’arbre sur lequel il est encore assis , au lieu de rendre justice à la presse abusée . Mais "il y a un temps pour tout"- dixit l'Ecclésiaste...
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