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Actualités du Nord et Sud-Kivu 

-Edition du Mercredi 18 juin 2025

🔹Wazalendo contre AFC/M23 à Kabare : Des nouveaux combats violents en cours à Cirunga

Depuis l’aube de ce mercredi 18 juin 2025, la localité de Cirunga, située dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu, est secouée par d’intenses échanges de tirs. D’après des sources locales concordantes, de violents combats opposent les combattants dits Wazalendo aux éléments de l’AFC/M23. Des détonations nourries, résonnant sans relâche depuis 4h du matin, sèment la panique dans les habitations. L’ambiance est électrique, les armes crépitent et la peur s’installe. Selon des témoignages recueillis sur place, la violence de ces affrontements dépasse celle du samedi passé, faisant redouter de lourds bilans humains et matériels.

Face à cette flambée de violence, les habitants se barricadent et les déplacements sont quasiment impossibles. Plusieurs messages d’alerte ont été diffusés dans les groupes communautaires, déconseillant formellement d’emprunter la route Cirunga-Bugobe, qualifiée désormais de « zone rouge ». L’intensité des tirs est telle que toute circulation y est jugée suicidaire. Les activités économiques, sociales et professionnelles sont à l’arrêt, la population craignant d’être prise entre deux feux dans ce conflit armé dont les origines demeurent confuses mais les conséquences immédiates sont tragiquement visibles.

Le secteur éducatif, déjà fragilisé dans cette région en crise, en paie aussi le prix. Ce mercredi devait marquer la fin des examens pour de nombreuses écoles de Cirunga, mais le réveil en pleine guerre a bouleversé tout le calendrier. Par mesure de précaution, les directions scolaires ont massivement informé les parents de la suspension des cours. Les élèves, surtout les plus jeunes, ont été retenus à domicile, alors que beaucoup s’apprêtaient à clore leur année scolaire. Une fois de plus, la violence prive les enfants de leur droit à l’éducation et plonge les familles dans l’incertitude.

Ce regain de tension à Cirunga confirme la fragilité sécuritaire de la région et la nécessité urgente d’un encadrement militaire responsable, mais surtout d’un dialogue politique fort pour endiguer cette spirale de violences qui met en péril la paix, l’éducation et la vie quotidienne de milliers d’innocents.

🔹Affrontements Wazalendo-AFC/M23 à Kabare : Une femme rurale témoigne de l’effondrement des petites économies

Les femmes vivant dans les zones rurales du Sud-Kivu, en particulier celles situées entre les combats des Wazalendo et de l'AFC/M23, sont au cœur d'une crise humanitaire qui ne cesse de se détériorer. Confrontées à un environnement instable, elles subissent les conséquences directes des conflits, tant sur le plan économique que social. Dans la région d'Irambi-Katana, leurs petites économies, constituées souvent de petites exploitations agricoles ou de ventes de produits locaux, s'effondrent face à la dégradation constante de la sécurité. Privées de moyens de subsistance, ces femmes se trouvent dans une spirale de précarité, illustrant le lien indissociable entre le conflit et la vulnérabilité économique.

« La détresse des femmes rurales ne se limite pas seulement à des pertes financières. Leurs vies sont marquées par une incertitude permanente, les rendant vulnérables non seulement à la violence extérieure mais également aux obstacles socio-économiques internes », témoigne une femme rurale.

Cette femme, qui a souhaité garder l'anonymat par crainte de représailles, témoigne de la dure réalité qu'elle affronte quotidiennement. Elle relate comment le manque de sécurité a conduit à la destruction de sa récolte, l'obligeant à remettre en question non seulement sa survie, mais aussi celle de sa famille. Son récit met en lumière les défis incommensurables rencontrés par des milliers d'autres femmes qui, malgré leur résilience et leur détermination, voient leurs rêves et aspirations engloutis dans un flot de violence et d'incertitude.

Face à cette crise multidimensionnelle, l'aide humanitaire devient essentielle pour la survie de ces femmes et de leurs familles. Des initiatives de soutien sont nécessaires pour leur permettre de retrouver une certaine autonomie économique et de reconstruire leur vie.

« la véritable solution réside dans un processus de paix durable, garantissant la sécurité et la stabilité dans la région. Cela permettra non seulement de protéger les droits des femmes mais également de favoriser un environnement où elles pourront prospérer et participer activement au développement de leurs communautés » , suggère-t-elle.

Les voix de ces femmes, bien que souvent étouffées par le conflit, sont fondamentales pour construire un avenir meilleur et plus équitable.

🔹La protection des enfants en temps de guerre au Sud-Kivu : Les DDH lancent un appel urgent à la responsabilité collective

Dans la province du Sud-Kivu, un climat de tension militaire s'est intensifié, mettant en péril la vie et l'éducation de milliers d'enfants. Au cœur de cette crise, Me Papy Kajabika, enseignant en droit et défenseur des droits humains, lance un appel pressant pour la protection des enfants, en particulier des élèves. Son message est clair : la vulnérabilité des enfants, exacerbée par les conflits armés, confère à leur sécurité un statut prioritaire qui ne peut être ignoré. En tant qu'acteurs de la société, nous avons le devoir moral et légal de placer les droits des enfants au centre de nos préoccupations.

Me Kajabika souligne l'importance d'une approche holistique qui englobe des dimensions humanitaire, politique et communautaire. Selon lui, il est impératif de créer un environnement sécuritaire pour les enfants, qui non seulement préserve leur intégrité physique, mais garantit également leur droit à l'éducation et à un développement sain. Cette approche doit se traduire par des actions concrètes, notamment la mise en place de mécanismes de protection dans les établissements scolaires, des formations pour le personnel enseignant sur les droits des enfants, et la sensibilisation des communautés à l'importance de l'éducation en temps de crise.

Le rôle des parties belligérantes est également mis en avant par Me Kajabika. Il exhorte toutes les factions impliquées dans le conflit à respecter les conventions internationales qui protègent les enfants en temps de guerre. Les attaques dirigées contre des écoles et des élèves doivent être considérées comme des violations inacceptables des droits humains. Ainsi, la communauté internationale a un rôle essentiel à jouer en exerçant des pressions sur ces parties. Pour le défenseur des droits humains, il est fondamental que les gouvernements, les ONG et les organisations internationales s'unissent pour créer des zones sécurisées autour des établissements scolaires, où les enfants peuvent apprendre et s'épanouir sans craindre pour leur vie.

Face à ces enjeux, il est crucial que les citoyens et les décideurs prennent conscience de la responsabilité collective qui les lie. Les enfants ne doivent pas être des victimes de conflits qu'ils n'ont pas choisis. Leur sécurité et leur bien-être doivent être considérés comme une priorité absolue, car ils représentent l'avenir de notre société. En écoutant les appels de défenseurs comme Me Papy Kajabika, et en agissant de manière proactive, nous pouvons commencer à changer le récit tragique qui entoure les conflits en intégrant une voix essentielle : celle des enfants.

 

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